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NightWorks #2 : La nuit du Réveillon avec les Restos du Coeur à Bordeaux

Rencontre avec les bénévoles girondins des Restos du Cœur, qui ont « filé rencard à ceux qui n’ont plus rien » la nuit du Réveillon.

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Notre série « Bordeaux Nightworks » continue, avec une édition spéciale post-fêtes de fin d’année. Car s’il est bien une nuit emblématique, c’est celle qui embrasse deux années à la fois.

Nous sommes allés à la rencontre des bénévoles des Restos du Cœur de Gironde, à Bordeaux, qui ont permis à plus de 100 personnes de profiter de la fête, à grands coups de cotillons et de foie gras. Mais qui ne limitent évidemment pas leurs actions à cette nuit là. Béatrice, Mustapha, Dominique, Cindy, Bruno, Pascal, Magali… : rencontre avec ces bénévoles de la nuit, qui permettent à certains rêves de voir le jour.

(Ce deuxième opus de notre série « Bordeaux Nightworks » ne sera pas filmé. Non pas que nos hôtes l’eut refusé, mais nous n’avons tout simplement pas voulu troubler la fête en laissant potentiellement une caméra mettre mal à l’aise les personnes présentes.)

Photo Gaston Bergerer

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La nuit, de la fête à l’isolement

14h00. En ce dimanche de Réveillon, chacun s’affaire au centre-ville pour peaufiner les derniers détails de son costume,  récupérer le dessert chez le pâtissier, les huitres chez Boulan et autres préparations annonçant un 31 décembre de folie.

L’année va se terminer, il s’agit de rendre les agapes inoubliables. C’est presque devenu une injonction, dans une société qui place l’hédonisme en religion, et rend terriblement anxieux celui qui n’a pas été invité à la fête du millénaire. Mais après tout, suspendre quelques heures le temps et oublier dans l’euphorie les affres du quotidien, ça ne fait de mal à personne.

Tous n’ont, cependant, pas cette chance de pouvoir faire la fête ce soir pour oublier leur quotidien. Et si la nuit est pour beaucoup d’entre nous source d’amusements et de plaisirs, pour d’autres elle est synonyme de souffrance.

Lutter contre le froid, la faim, la violence parfois. Le 31, comme toute autre nuit. Selon le rapport de la Fondation l’Abbé Pierre, le nombre de sans-abris en France a doublé en 10 ans. Actuellement, plus de 140 000 personnes seraient sans domicile fixe dans notre pays, dont 30 000 mineurs.

Maraudes, foyers d’urgence, soins médicaux : de nombreuses associations refusent d’accepter cela, et veillent chaque jour à leur porter assistance.

Et aussi, durant les fêtes de fin d’année, à leur offrir le droit de prendre part à ces agapes dont la précarité ou l’isolement les excluent.

En ce 31 décembre, nous avons rejoint l’équipe de bénévoles des Restos du Cœur en Gironde, pour voir comment s’organise ce type d’événements. Et surtout, quels sont leurs besoins durant l’année.

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Eux ils filent un rencard, à ceux qui n’ont plus rien…

Ne vous attendez pas à un couplet larmoyant. Ce soir, c’est la fête. Et l’esprit de Coluche est dans tous les esprits. Il est même inscrit dans la Charte de l’association : « convivialité ».

Et en aucun cas les bénévoles de l’association ne sauraient « s’apitoyer » sur ceux qu’ils aident. Au contraire, ils ont pour eux le plus grand respect :

« Vous savez, la plupart d’entre eux font preuve d’un courage et d’une force de caractère qui forcent l’admiration ».

16h. On ne distingue pas les bénévoles des nombreux bénéficiaires dans la salle polyvalente du quartier Belcier : ils sont venus nombreux aider à la préparation de la salle et du repas, aux côtés des membres de l’asso devenus, pour certains, leurs amis.

Ce soir, plus de 120 personnes sont attendues pour fêter la nouvelle année. Des bénéficiaires aux profils variés : sans-abris, familles dans la précarité, seniors isolés, etc. « Et tous ceux qui passeraient devant la porte et auraient envie d’entrer » : un bénévole m’explique en effet que si la soirée est prévue pour les bénéficiaires des Restos, l’entrée reste libre. Comme dans la chanson des restos, « on garde toujours une place à table ».

La salle est grande, ce soir on va danser.

Des ballons la décorent en toutes parts, et sur la quinzaine de grandes tables joliment dressées, paillettes et cotillons sont de sortie.

«Dites mademoiselle, vous trouvez franchement que j’ai l’air de vivre dans un squat ? » me déclare, tout sourire, Sergio à mon arrivée. C’est vrai qu’il est super bien habillé. Au détour d’une conversation sur sa vie, il m’explique que pour lui, garder une apparence irréprochable est une priorité, même quand on vit dehors. « Et puis mardi, j’ai un entretien d’embauche, vous savez ! »  m’annonce t’il fièrement.

A côté de lui, 3 jeunes gens finissent d’empaqueter les petits cadeaux remis à chacun. Des sachets contenants quelques gourmandises sucrées… Ce sont des salariés de l‘entreprise « Monsieur T-Shirt », qui a financé par ses dons une partie de la soirée. « On est venus déposer des trucs, et du coup on aide aussi à préparer ». Ils resteront discrets à ce sujet : l’entreprise aide, mais ne veut pas s’en « vanter ». La générosité, la vraie, reste dans l’ombre. « C’est de Béatrice qu’il faut que vous parliez, c’est elle qui mérite des éloges ».

Et depuis ce matin, ils sont nombreux à s’affairer autour de Béatrice, qui a géré la logistique de la soirée.

Dans les cuisines du QG central bordelais, le repas chaud se prépare. Au menu ce soir : des huitres, de la viande fondante, des légumes, ou encore des tartines pour l’apéro préparées ensemble dans l’après-midi. A mon arrivée, la table est déjà dressée : foie gras, tarama, saumon fumé, guacamole… de quoi se régaler « comme tout le monde » en ce jour de fête. Sans alcool. « C’est interdit aux Restos’ ! » me répond l’une des bénévoles en souriant.

Outre Monsieur T-Shirt, ce repas a été financé par de multiples sources : les dons anonymes, récoltés chaque année par l’asso, les aides en nature ou financières d’entreprises locales, le prêt gracieux de la salle… Mais il faut beaucoup de main d’œuvre pour transformer tout cela en une soirée magique !

Une quinzaine de bénévoles ont été mobilisés toute la journée, aideront au service durant la nuit, aidés des bénéficiaires qui prennent plaisir à participer spontanément aux préparations.

 

A la sono, Dominique fait ses essais. DJ par passion, artisan de métier en CDI, il a connu la galère à une époque de sa vie, et les Restos ont été là pour l’aider.

Cela fait 3 ans qu’il vient à cette soirée du Réveillon pour aider, car il en aime la convivialité. Il va surtout me dire cette phrase que j’entendrai à maintes reprises ce soir, de la part d’ex bénéficiaires devenus bénévoles :

« on m’a aidé, alors j’aide à mon tour ».

A voir la team de bénévoles déjà danser sur ses musiques avec les premiers bénéficiaires qui arrivent, je comprends d’emblée que les Restos, c’est avant tout une grande famille. Sans jugement, sans condescendance.

Juste, de l’humanité.

« Oh, ce n’est pas toujours facile vous savez, on fait parfois face à des situations délicates, il faut avoir les épaules solides » me diront deux bénévoles dehors, en pleine pause cigarette. Des épaules solides, et selon moi une belle âme, avant tout. Ce qui est normal pour eux, ne l’est tellement pas pour d’autres en ce soir de Réveillon… Pourtant, ces bénévoles croisés ce soir, ce sont des gens comme vous et moi. Des femmes et des hommes, de tous les âges.

« Ne citez pas mon nom dans votre article, je ne fais pas ça pour la gloire » me glisse un monsieur avec qui j’échangerai longuement plus tard. Ils refusent d’être considérés comme des « super-héros ».

Peu à peu, plus d’une centaine de personnes s’installent sur les grandes tables dressées, et le repas commence, en musique. Sur les premières notes de la Chanson des Restos, la voix de Coluche ouvre symboliquement la soirée, qui se terminera très tard.

En 2018.

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Béatrice, Mustapha, Pascal, Bruno, Cindy…et les centaines de bénévoles des Restos

Les enfants s’amusent avec les ballons, une quinzaine de personnes dansent le madison sur la piste, avec Béatrice qui montre les pas.

Béatrice, c’est un sacré bout de femmes. Depuis 16h, je l’observe courir dans tous les sens pour gérer les derniers détails, ne lâchant jamais son immense sourire et sa joie de vivre communicative. Chaque invité qui arrive est accueilli en dansant, par une accolade, ou une perruque glissé sur la tête, dans un grand fou-rire. « Y’a Michel qui arrive ! Vite, on va lui faire une ola !!!! ». Ça se sent que sa priorité, c’est de faire passer un bon moment à tout le monde.

C’est elle qui a organisé la soirée, et le reste de l’année, elle est responsable des équipes du bus alimentaire qui se déplace dans Bordeaux.

« Une femme extraordinaire » me dira-t’on au moins dix fois ce soir. Bénévole depuis 8 ans, elle coordonne une équipe tournante d’environ 100 personnes. Parmi eux, des étudiants en physique/chimie, qui se relaient tous les soirs.

Je vais avoir du mal à réussir à lui parler plus de 10 minutes consécutives. Elle est beaucoup sollicitée, et outre veiller au bon déroulé de la soirée, elle tient absolument à être présente pour danser et faire la fête aux côtés de tout le monde.

C’est elle qui relance régulièrement l’ambiance sur la piste centrale. Elle ne montre aucun signe de fatigue, alors que j’imagine aisément que l’organisation de cette soirée a été un marathon. Avec à ses côtés, des bénévoles dans le même état d’esprit, festif et bienveillant.

Parmi eux, Pascal, Cindy ou encore Bruno, qui se donnent à 100% pour faire de cette soirée un moment de joie.

Béatrice entourée d’une partie des bénévoles

Assis sur une chaise, le regard tourné vers la salle pour s‘assurer que personne ne manque de rien, Mustapha prend quelques minutes pour me parler de sa mission hebdomadaire.

« Moi, je m’occupe des ramasses. Je fais ça le samedi matin, parfois le soir, c’est devenu une habitude. On a besoin de pas mal de gens avec le permis pour nous aider à aller collecter les invendus des supermarchés vous savez… ».

Pourquoi il donne ainsi de son temps ? « Parce que c’est normal. Donner quelques heures de mon temps en semaine, même si on travaille, c’est pas grand-chose, on peut tous le faire hein ».

Ce qui me marquera cette nuit là, c’est que tous se refusent à laisser penser que donner de son temps pour les autres est un acte exceptionnel. Une modestie et une pudeur qui rend noble leur engagement à mes yeux.

Plus loin, je rejoins Lætitia et Wilfried. Deux générations les séparent.

« Des jeunes, il y en a de plus en plus dans l’asso, ils sont surtout dispo le soir pour les maraudes ». « C’est beau de voir cette jeunesse s’engager, bravo Mademoiselle ! » lance Wilfried à Lætitia. Sa femme a longtemps été responsable de l’accueil de jour place Ravezies. Tous les matins (sauf le samedi), les sans-abris peuvent venir y laver leur linge, prendre un petit déjeuner, rencontrer des permanents de Médecins du Monde, et autre assistance.

Ce soir, lui et sa femme préfèrent être ici, plutôt qu’à ouvrir des huitres en famille :

« Les fêtes de fin d’année, tout ce déballage de richesse, ça me rend la misère des autres encore plus insupportable. Vous connaissez Hexagone de Renaud ? Bah moi je n’ai que ça en tête en décembre…. Comment peut-on rester impassible à tout cela ??? »

 

En décembre c’est l’apothéose,
La grande bouffe et les petits cadeaux,
Ils sont toujours aussi moroses,
Mais y’a de la joie dans les ghettos,
La Terre peut s’arrêter de tourner,
Ils rateront pas leur réveillon

Les différentes actions des Restos du Cœur de Gironde

21h. Je me demande ce qu’aurait pensé Coluche, le fondateur des Restos du Cœur.

Plus de 30 ans après sa célèbre annonce à la radio, il doit être fier de là haut, de voir autant de gens prendre sa relève, sans chichi-pompons et avec le même état d’esprit que lui. Mais probablement un peu triste, aussi, de constater que la solution provisoire qu’il proposa en 85 est encore vitale aujourd’hui, et qu’au lieu de diminuer, la précarité se repend chaque année un peu plus…

Les Restos du Cœur, c’est « l’histoire d’un mec » qui a eu « une petite idée comme ça là », et surtout la preuve qu’avec de la bonne volonté et l’union de tous, on peut faire de grandes choses.

En 87, l’asso en Gironde est l’une des premières à répondre à l’appel de Coluche en région. La distribution d’invendus, au national et en local, est bientôt complétée par toute une série d’actions complémentaires, pour aider les plus démunis.

En chiffres, les Restos du Cœur en Gironde, ce sont plus de 1500 bénévoles, 18 925 personnes accueillies et 3 245 985 repas distribués, dans une quarantaine de points d’entrée dans le département. Car les besoins ne sont pas qu’en ville, loin de là…

Parmi leurs actions, il y a l’aide alimentaire, les maraudes plusieurs soirs par semaine (équipes de bénévoles allant à la rencontre directe des sans abris pour les aider et leur fournir de la nourriture et produits d’hygiène), ou encore les « bus du cœur » qui stationnent en centre ville plusieurs fois par semaine.

Il y a le centre d’accueil de jour, place Ravezies, où les bénéficiaires en grande précarité peuvent petit déjeuner et déjeuner 6 jours sur 7, mais aussi se doucher, laver leur linge, avoir accès à des soins médicaux ainsi qu’à des conseils juridiques, administratifs ou d’aide à l’emploi. « Ce sont surtout les hommes qui viennent, on voit peur de femmes pousser la porte… » me confiera toutefois Béatrice.

Côté famille, il y a les « Restos bébé du Cœur » où les parents trouveront écoute et matériel nécessaire pour s’occuper de leur enfant.

Côté emploi, outre les conseils apportés au centre de jour, des chantiers d’insertion permettent à de nombreux bénéficiaires de renouer avec un système dont ils se sentent exclus. « Dans la rue, on est seul. Il faut s’habituer à ne plus l’être » : à l’entrée de la soirée Réveillon, B. m’avoue ne pas souvent se rendre dans des centres. Il n’aime plus trop « voir du monde ». Cela peut alors devenir un cercle vicieux…

Pour assurer l’ensemble de ces missions, il y a pas mal de logistique assurée par le bénévoles : les « ramasses », le tri des dons en nature, la cuisine au QG… « On cherche même des gens calés en informatique pour aider les visiteurs du centre à se former sur ça » m’explique Mustapha.

Bref, une organisation de ouf. Et des équipes bénévoles qui portent à bout de bras des missions dans tous les secteurs. « Des gens qui veulent aider, il y en a plus qu’on ne croit » sourit Béatrice. Et c’est rassurant, finalement : nous ne vivons pas dans une société si égoïste que cela.

Pour les fêtes de fin d’année, les Restos du Cœur en Gironde ont d’ailleurs reçu beaucoup de mails proposant de l’aide. Mais c’est surtout durant l’année que les besoins se font ressentir. Et si les bénévoles sont nombreux, ils ne seront jamais assez. Tout au long de l’année, les Restos du Cœur ont besoin de vous.

« Parce qu’on est une asso connue, les gens s’imaginent à tort qu’on a tout ce qu’il faut et assez de monde pour aider. C’est une erreur, et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues… »

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Vous souhaitez aider les Restos du Cœur ?

Trois options pour cela : faire un don, devenir bénévole ou organiser un événement au profit de l’association.

Les dons

Les dons financiers sont essentiels, ils sont encore aujourd’hui la plus grosses source de financement de l’asso. Vous avez aussi la possibilité de faire un don en nature (vêtements, etc).

Vous trouverez toutes les infos logistiques ( Où donner ? Peut-on faire un don en ligne/par courrier ? Quels sont les besoins en nature ?) sur le site : en Gironde / au national.

Si vous êtes une entreprise, vous pouvez également apporter votre soutien.

Le bénévolat

Il y a besoin de monde, dans toutes les missions. Des missions de jour, le soir ou le week-end, selon ce que votre emploi du temps vous permet. Vous pouvez postuler en ligne, sans missions précises en tête ou répondre aux annonces mises sur le site.

Il n’y a pas de « profil type » pour être bénévole : retraités, étudiants, demandeurs d’emploi, actifs, hommes, femmes… tout le monde est accepté, aider ne demande aucun pré-requis.

Mais attention, cela ne se fait pas à la légère. Il y a une condition : il faut s’engager, et s’y tenir. Les demandes en ponctuel sont difficiles à gérer niveau organisation, en dehors des événements particuliers. Il faudra donc accepter des missions plus ou moins régulières, même si ce n’est qu’une heure par semaine ou tous les 15 jours.

Être bénévole, c’est aussi respecter la charte des Restos du Cœur. A savoir, ne tirer aucun bénéfice direct ou indirect de vos actions, adopter un état d’esprit positif et convivial, agir en équipe, loin de tous idéaux politiques et religieux, et en cohérence avec les directives nationales, etc.

Comme ça, ça a l’air d’être un sacerdoce, mais comme m’a expliqué Mustapha, ce n’est pas si compliqué que ça, il suffit de s’organiser. « Aider les autres, ça n’a pas de prix ». Si vous avez un peu de temps à accorder, n’hésitez pas. Les Restos, c’est aussi une aventure humaine.

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Car à côté de l’aspect forcément tragique de certaines situations auxquelles sont confrontés les bénévoles au quotidien, il y a cette aventure pleine d’humanité. Ça apporte beaucoup ça, ça nourrit l’âme et le cœur.

Et les belles histoires qui vont avec. Si autant d’anciens bénéficiaires reviennent pour aider les autres, une fois sortis de la précarité, ce n’est pas pour rien. Nous sommes tous liés par cette même humanité. Qui que l’on soit.

Et puis vous savez quoi ? Aider les autres, même si c’est juste une poignée de personnes, même si ça ne changera peut-être pas le monde à la fin, c’est au moins ne pas accepter la misère comme une fatalité. « C’est pas vraiment ma faute s’il y en a qui ont faim… mais ça le deviendrait si on n’y change rien » scandait Montand dans la chanson des Restos. Agir, c’est espérer qu’au moins les choses finissent par changer.

« Notre plus belle récompense, c’est quand quelqu’un trouve un travail, un logement, et réalise qu’il a en lui toutes les ressources pour s’en sortir ».

Avant de partir et laisser cette grande famille fêter les douze coups de minuit ensemble, je discute avec Marianne, une conteuse d’origine suédoise, qui est passée à la soirée pour raconter des histoires aux enfants.

Tout comme de nombreux bénévoles, elle ne se voyait pas « manger des huitres chez elle et déboucher du champagne » ce soir. Ce qu’elle veut, en général, c’est « faire du bien ». A quoi cela rime de se gaver de foie gras, pendant que d’autres ont faim et froid dehors ?

« C’est trop insupportable ».

Oh, il ne s’agit pas de culpabiliser ceux qui feront la fête jusqu’au petit matin ce soir. En rentrant chez moi, je serai d’ailleurs heureuse de croiser sur le trajet, au centre ville de Bordeaux, des bandes de potes heureux comme des Jésus, un brin éméchés et riant à pleines dents à l’amitié.

Car la vie, c’est aussi ça. C’est surtout ça ; Et ça devrait toujours être ça, pour tout le monde. Il est là le message que m’ont transmis les bénévoles des Restos ce soir.

Aujourd’hui, on a plus le droit ni d’avoir faim ni d’avoir froid : rejoignez la team des Restos du Cœur en Gironde pour partager un peu, à votre manière, cette éloge à la vie telle qu’elle devrait être.

 

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Infos pratiques :
Le site des Restos du Cœur en Gironde : http://www.restosducoeur33.org/
Le site national : https://www.restosducoeur.org/
Le centre d’accueil de jour : 77 Boulevard Alfred Daney, 33300 Bordeaux (vers place Ravezies) – ouvert tous les jours sauf samedi de 8h30 à 13h30.
Vous êtes dans une situation précaire ? Retrouvez en ligne les démarches pour bénéficier de l’aide des Restaurants du Cœur dans votre département.

 

NB : merci à Béatrice, Mustapha, Dominique, Magali, Lætitia, Cindy, Bruno, Pascal, Wilfried et l’ensemble des bénévoles et bénéficiaires qui m’ont accueillie durant leur soirée du Réveillon.